Récit d’une silencieuse
Il y a quelques semaines, j'ai eu la chance de m'isoler du monde pendant quelques jours et de choisir le silence comme compagnon, dans un lieu magique situé à quelques kilomètres de Lisbonne, au Portugal, nommé Terra Quinta.
72 heures de silence absolu, sans la moindre parole (de la part des silencieux⸱ses) et en totale déconnexion digitale. Ces journées furent rythmées par des ateliers de méditation, de yoga, des moments de connexion avec la nature, et des partages d'enseignements guidés par Jeanne et Jonathan. Tout cela en pleine nature, dans un cadre aussi incroyable que sublime (je t'invite d'ailleurs à découvrir ce lieu sur la page Instagram de Terra Quinta).
Je n'aurais jamais imaginé que l'acte d'observer, sans avoir à agir ni parler, puisse être aussi profondément ressourçant. Après seulement 4 jours, j'ai eu l'impression d'être partie en vacances depuis des semaines. C'était une expérience unique, différente de nos habituelles vacances remplies de listes de lectures et d'activités à accomplir. Cette fois-ci, j'ai simplement laissé les moments se dérouler, sans attentes ni jugements, m'offrant le cadeau d'être totalement présente à chaque instant, chaque vision, chaque son, chaque couleur, chaque odeur, chaque goût, chaque sourire...
Ce silence m'a offert l’expérience d’une présence douce, parfois difficile. Il a créé un espace qui a fait ressurgir en moi des émotions, des sensations corporelles et des résistances. Le processus n'a pas toujours été agréable, car il n’était pas possible d'en parler ou de s'en distraire. Mais c'est précisément là que résidait la magie : laisser du temps et de l'espace à la guérison, avoir confiance en ce processus et en l'impermanence de toutes choses. J'ai redécouvert en moi un ancrage profond dans l'être, source d'une résilience inébranlable dans laquelle je peux puiser tout au long de ma vie.
Les leçons que j'emporte de cette expérience sont précieuses :
Je peux aller du bonheur que je recherche, au bonheur que je suis.
Je ne perds pas en valeur lorsque je m’autorise à ne rien faire. C’est parfois même ce que je peux faire de plus productif. Je mérite d’exister, même si je n’accomplis rien.
La joie est ce que je suis, la souffrance est ce que je fais.
Quand ça ne va pas, plutôt que de me demander ce qu’il me manque, je me demande ce qui est en trop, ce qui obscurcit ma joie fondamentale.
Je ne suis pas mon mental, j’ai un mental, et je peux diriger mon attention vers ce qui me procure du bonheur.
La nature et le silence sont des droits de naissance.