Épisode 2 : Récit en images

Ces photos et les échanges avec les participants ont été faits le dernier jour, lorsque l’on nous a rendu nos téléphones, la déconnexion digitale a évidemment été respectée.

SÉGREGATION IMMINENTE. Dernier moment tous les deux avant de rejoindre le centre Vipassana, on se dit que c’est beau de faire ça ensemble, que c’est une chance… Sans mentir on est un peu fébriles.

La séparation totale des hommes et des femmes est une règle stricte de Vipassana, les couples y compris ne doivent en aucune manière communiquer entre eux pendant le cours. La même chose s’applique aux amis, membres d’une même famille, etc.

ÉTUDIANTE N°21 - BÂTIMENT N°5. Voici ma maison au “Dhamma Anuradha Vipassana Meditation Centre”. J’ai le privilège d’être logée avec les “old students”, où nous sommes en chambres individuelles, tandis que les “new students” sont en dortoirs (photo en dessous). Les conditions de la retraite se veulent très simples, on ne peut pas dire que le confort soit au rendez-vous, mais ça aussi, ça fait partie du voyage, et puis n’oublions pas que c’est gratuit. On découvre, on observe et on le vit.

INTO THE DORM. Les fameux dortoirs, même si cette photo est assez jolie, cette vue des dortoirs où logent mes co-vipassaniennes “new students” ne me fait pas rêver, un simple rideau délimite leur espace privé, les sanitaires sont communs à toutes. Je suis passée par là lors de mon premier Vipassana en Inde, mais cette fois, je me sens hyper privilégiée dans ma cellule VIP.

Toutes les dépenses de Vipassana, y compris la construction des ashrams, sont couvertes par les dons de personnes ayant complété au moins un cours, qui en ont retiré des bienfaits et qui désirent offrir à d’autres personnes une occasion d’en bénéficier aussi.

SOLITUDE. Pendant les heures à tuer le temps, dans ma “cellule”. C’était ma position préférée pour aider la circulation des jambes quelque peu mises à mal avec les dix heures de méditation quotidienne, en tailleur. J’avais la chance d’avoir une jolie vue sur la nature (photo ci-contre), avec pas mal de visiteurs : vaches, singes, hérons, poules, chiens et les paons.

Quand il n’y a plus d’écran, de livre, ni de musique c’est avant tout très reposant, puis on goûte à l’ennui. Ce dépouillement des distractions, des sollicitations qui trop souvent nous encombrent l’esprit font partie intégrante de l’expérience Vipassana. C’est un passage obligatoire pour pénétrer le monde sacré du silence intérieur.

Contempler la nature prend une tout autre dimension en silence, les sens sont aiguisés, et on a beaucoup plus de patience et de conscience, elle devient un véritable spectacle.

PAON. Nous vivions entourés de nombreux paons, leurs chants “léooon léooon” nous accompagnaient nuit et jour. Les voir faire la roue ou grimper sur le toit d’un bâtiment était un vrai cadeau dans nos journées maigres en divertissements.

“TIMÉE”. La vue de mon lit, mon petit réveil acheté in extremis pour quelques roupies dans un bazar sri lankais, sur le chemin. Mon fidèle compagnon pour suivre le planning strict de la retraite, en plus des cloches de l’ashram qui tintent pour le réveil et les heures de méditation.

BZZZZ. Le dining hall de l’ashram où l’on entend les mouches voler. C’est la fin de la retraite donc ça semble agité et les gens se parlent sur la photo mais c’était une tout autre ambiance pendant le “Noble Silence”, chacune à sa place numérotée.

RIZ. Deux repas sont servis chaque jour à 6h et 11h au “dining hall”. Des repas végétariens simples, équilibrés qui sont cuisinés et servis par des bénévoles. Les menus sont élaborés pour convenir à la méditation, principalement des fruits et légumes du potager de l’ashram et du riz, du riz et encore du riz. Ah et parfois un peu de riz aussi. À 16h, il y a un encas, composé de bananes et crackers, uniquement pour les nouveaux étudiants.

Le planning “Metta Day” du 12ème et dernier jour au centre Vipassana : le jour de la compassion.

AUREVOIRS. C’est l’heure des départs pour la centaine de vipassaniens arrivés au bout du tunnel. Chacun prend son chemin, la plupart en tuk-tuk. Il y a les heureux, les sonnés, les émus, les perdus, en tout cas on a en commun d’avoir traversé une formidable aventure en nous.

TEACHER. Voici le moine qui a encadré notre retraite Vipassana (celui de gauche, hein ! ) en partageant les enseignements de SN Goenka. Tous les cours sont financés uniquement par des dons.  Ni l'enseignant, ni les organisateurs ne reçoivent aucune forme de rémunération pour leur service. De cette manière, la diffusion de Vipassana est réalisée avec une intention pure, exempte de mercantilisme.

CRAQUAGE. Après avoir quitté Vipassana, on a pris cette photo dans le taxi pendant le long voyage qui nous emmenait du nord du Sri Lanka à notre prochain stop, dans la jungle. Bien conscients de cette entorse en beauté, mais je crois qu’on avait besoin de décompresser et de casser un peu les règles après tout ça. Quand notre taxi est passé devant un Pizza Hut, on a osé la pizza industrielle et le Coca. On a eu du mal à digérer mais ce sublime repas de retrouvailles restera gravé. Don’t judge us !

INTÉGRATION. Les jours qui ont suivi Vipassana étaient lents, doux, j’étais comme bercée par le rythme de la jungle et les chants d’oiseaux. Nous avions choisi d’atterrir dans un coin de jungle sri lankais, loin des villes, entourés d’arbres et d’animaux. Pour Jonathan c’était assez sensible, lire son interview dans l’épisode 1. Je l’ai répété, je sais, mais une fois de plus : se laisser un temps suffisant d’intégration est nécessaire pour digérer et recueillir les bénéfices d’une telle expérience.

Ce qu’est Vipassana :

  1. Une technique qui éradique la souffrance.

  2. Une méthode de purification mentale, qui permet de faire face aux tensions et aux problèmes de la vie, d’une manière calme et équilibrée.

  3. Un art de vivre qu’on peut utiliser pour contribuer de façon positive dans la société.